Chamilo LMS, une suite e-learning libre qui veille sur votre sécurité

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Chamilo LMS est, il est vrai, un petit yacht de plaisance par rapport au bâteau de croisière Moodle.

Moodle dispose de plus de fonctionnalités – dont l’utilité et l’état restent à prouver -, de plus d’utilisateurs (environ 10 fois plus, bien que cette brèche soit occupée à se refermer assez vite, comme le montrent les statistiques d’utilisation de Moodle qui diminuent progressivement et continuellement depuis début 2013), plus de développeurs (160 contributeurs contre 35 chez Chamilo si l’on en croit openhub.net).

Cela dit, Chamilo a ses propres avantages. Une plus petite communauté et un meilleur contrôle des contributions assurent un niveau de sécurité supérieur, comme le démontrent les 49 failles de sécurité corrigées dans Moodle en 2014, contre 4 dans Chamilo). Des erreurs qui sont d’ailleurs corrigées rapidement pour réduire les risques de perte ou de vol de données pour les utilisateurs finaux. Une attention spéciale portée au caractère privée des données font que certaines fonctionnalités avancées sont optionnelles et offrent plusieurs types de visibilité. Libre à l’administrateur du portail de décider.

Mais Chamilo, c’est aussi un projet plus à l’écoute de son public, dont un grand public dans des pays et continents en voie de développement, comme l’Amérique Latine, l’Afrique, l’Asie du Sud-Est. En effet, si Chamilo y est si populaire, c’est simplement parce qu’il n’exige pas le même niveau de compétences techniques pour le gérer, permettant ainsi à des enseignants d’apprendre à l’utiliser jusqu’à 5 fois plus vite (selon l’université brésilienne de Tocantins). On peut ainsi rapporter des bugs ou des suggestions de nouvelles fonctionnalités en anglais, français, espagnol ou encore allemand et néérlandais: les développeurs (presque tous trilingues) s’efforcent de trouver une réponse acceptable aussi bien qu’efficace qui permettra à l’utilisateur d’avancer, en attendant que le problème soit réglé à la base.

Et puis on ressent en général une certaine lassitude par rapport à Moodle, qui malgré un réseau d’une cinquantaine de partenaires, ne parvient plus à épater et à innover réellement, ce qui laisse comprendre que ces fameux partenaires ne considèrent Moodle que comme une vache à lait, un buffet ouvert et gratuit où l’on se sert jusqu’à exploser sans rien donner en échange. Ou qui, malgré une liste de près de 800 modules, ne permet pas facilement de trouver lequel installer pour résoudre un problème simple. On rencontre alors fréquemment des utilisateurs déçus, à qui certains développeurs ont rétorqué que leur cas d’utilisation ne les intéresse pas. Peut être peut-on y voir une justification de la chute, depuis mi-2013, de 80.000 à 50.000 portails Moodle recensés dans le monde, ou encore de la récente stagnation (ou plutôt légère chute) de la quantité d’utilisateurs, alors que la demande globale pour de l’e-learning ne cesse de croître…

De l’autre côté, Chamilo suit une politique claire d’intégration absolue: les contributions sont filtrées à l’entrée (par une équipe coordonnée de développeurs) avec un objectif de clarté: pas de doubles modules qui font la même chose (ou presque), ce qui engendre une version de base de Chamilo LMS bien plus étendue qu’une version de base de Moodle, et donc beaucoup moins casse-tête (ou casse-pied, c’est selon).

Son interface harmonieuse (et compatible HTML5), colorée et bien pensée (notamment au niveau du support des dispositifs mobiles) permet à n’importe qui de le manipuler sans difficulté. Les commentaires des utilisateurs des deux plateformes vont généralement dans un seul sens: Chamilo permet facilement à un prof de passer la main à un autre, alors que c’est impossible avec d’autres logiciels.

Enfin, Chamilo 1.9.10 utilise près de 60% moins de mémoire RAM sur le serveur que son grand cousin pour un portail tout juste installé, ce qui fera le plaisir des hébergeurs de gros systèmes.